« Les informations personnelles numérisées sur les élèves et les personnels de l’éducation représentent une manne pour de nombreux éditeurs de logiciels. Le ministère promet de rédiger un « code de conduite ». »
Par Soazig Le Nevé Publié le 11 mars 2019 à 14h42, mis à jour hier à 11h30
« « Il a vendu les données des élèves de CP ! » Devant ses collègues réunis dans la salle des maîtres, une enseignante brandit un tract syndical, rouge de colère. Est-il possible que les résultats des évaluations des élèves de CP se retrouvent hébergés en Irlande sur un serveur d’Amazon ? « Le ministre a vendu ces données pour se faire de l’argent. Tout cela sur le dos des écoliers : tel est l’état d’esprit qui règne dans la profession », résume une des enseignantes, témoin de la scène fin septembre 2018, qui reste perplexe. »
« Suspicion et paranoïa. Les données personnelles des élèves et des enseignants font l’objet de tous les fantasmes, à mesure que les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont passé sans frapper la porte de nos vies personnelles et professionnelles. « Nous avons reçu plus de 2 000 demandes au sujet des évaluations de CP, illustre Gilles Braun, délégué à la protection des données des ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur. L’inquiétude des parents est légitime sur ce que cette grande administration peut faire des données relatives à leurs enfants. Lesquelles sont traitées ? Qu’en fait l’éducation nationale ? Est-ce bien utile ? Combien de temps les conserve-t-elle ? » »